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Black trip'.over-blog.com

Le blog dedié au polar, thriller et policier !

De l'autre côté du Miroir

Elle ouvrit les yeux dans un effort qui lui parut surhumain. Il faisait sombre. Malgré cela, elle discerna des dizaines de petites étoiles qui virevoltaient devant elle sur fond de voile noir. Ses membres étaient engourdis. Son cœur semblait prêt à exploser à chaque battement, son sang prêt à jaillir et à se répandre à chaque pulsation. Une sensation de vertige intense l’envahit. Mollement, elle sentait qu’elle perdait connaissance.

*

Depuis combien de temps était-elle captive ? Elle l’ignorait. Elle avait perdu la notion du temps. Les secondes paraissaient des heures, les heures des journées. Des crampes d’estomac la sortaient fréquemment de son coma. Sa gorge n’était plus qu’une vive brûlure. Elle était déshydratée. Elle avait hurlé jusqu’à trancher ses cordes vocales. Elle sentait le contact du métal froid sous sa peau nue. Ses mains et ses pieds étaient entravés. Après plusieurs tentatives d’évasion et autant d’échecs, elle n’avait plus la force de lutter. Ses poignets et ses chevilles étaient lourds, leur peau écorchée et leur chair à vif. Elle était terrifiée. La pièce dans laquelle elle se trouvait, pour peu qu’il s’agisse bien d’une pièce, était lugubre, humide et froide. Malgré cela, elle sentit une perle de sueur ruisselait le long de sa nuque et finir sa route sur le sol par un cliquetis angoissant. Une pellicule de condensation s’était déposée sur sa peau exacerbant sa moiteur et accentuant ses tremblements. L’odeur de l’air était rance, sa saveur âcre. De l’urine, probablement la sienne. Un pincement lui chatouillait le pli du coude droit. Elle sentait un liquide s’étaler dans ses veines. Elle pensa à une perfusion. Un poison mortel qui abrègera ses souffrances ou un soluté revivifiant qui les prolongera ? Elle laissait son esprit divaguer. Ses pensées se tordaient et dansaient dans un délire mystique et mégalomaniaque où elle prenait la place du Christ sur la croix afin d’absoudre les péchés des Hommes. De cette image décousue se dégagea un tableau tel le corpus hyercubus de Salvador Dali où elle incarnait, à la fois, Jésus crucifié sur le patron tridimensionnel du tesseract et la Vierge Marie le contemplant. Se contemplant. Un bruit sourd retentit à sa gauche. Une succession de bruits sourds. Des pas. Quelqu’un arrivait, elle en était sûre. Elle priait pour qu’il s’agisse d’un sauveur. Un bruit de clés dans une serrure et une silhouette se dévoila au sein d’un halo de lumière comme dans un rêve. Était-elle morte ? La silhouette se rapprocha dans un pas lent et calme. Lorsqu’elle fut suffisamment proche, elle croisa son regard. Sa mâchoire se crispa. Elle comprit que son cauchemar ne faisait que commencer.

*

Elga se réveilla avant la sonnerie de son réveil. 5h30. La bouche pâteuse et en sueur. Il lui fallait de l’eau. Elle sortit du lit silencieusement afin de ne pas réveiller Gustave, son mari depuis plus d’un an déjà. Un homme calme, attentionné et amoureux qu’elle avait rencontré au moment le plus sombre de sa vie. Il l’avait aidé. Il l’avait sauvé. Elle l’avait aimé…

Dans la cuisine, le bruit de l’eau dans l’évier l’apaisait. Elle but plusieurs verres. L’effet fut double, la réhydratation et la libération. Elle glissa ses pilules dans sa main et les avala d’un trait sans y penser. Plus par habitude que par besoin désormais. Elle se sentait mieux, elle se sentait bien.

Seuls venaient encore lui rappeler le passé, ces cauchemars insensés. A chaque fois différents mais liés, elle le sentait. Chaque nuit, inlassablement, des images floues et douloureuses. Elles lui semblaient presque réelles. Elle y voyait du noir, du froid, de la peur. Elle y percevait sa peine et son désir de vengeance. Elle luttait continuellement contre cette terrible envie. Elle prenait son traitement assidument et allait voir son médecin régulièrement, sans succès. Celui ci avait d’abord évoqué un deuil pathologique puis un syndrome de stress post-traumatique, avant d’oser prononcer le mot Dépression.

Episode dépressif caractérisé, comme il disait poliment. Aujourd’hui, elle se sentait bien, vivante. Elle avait envie de vivre, de respirer, de sourire, d’aimer et de détester. De détester une personne en particulier. Celle à cause de qui tout avait basculé. Celle à cause de qui sa vie avait chaviré. Celle qui l’avait tué. Qui L’avait tué. LUI. Sa moitié. Son âme sœur. Son frère. Son frère jumeau. Vladio.

*

« Notre histoire s’est terminé il y a un peu plus de deux ans maintenant. Notre histoire de frère et sœur, de couple fusionnel, de duo symbiotique. Deux fois plus de tendresse et d’amour. Deux fois plus de coup de gueules et d’amertume. Deux fois plus de rires et de larmes. A son décès, deux fois plus de tristesse, de peine et d’angoisse. Deux fois plus d’appétence pour la rétorsion. »

Parlez-moi de ce qui s’est passé.

« Il est mort. Tout simplement mort. Suite à une bagarre en prison. Il a été roué de coups. Le compte rendu d’autopsie précisait que sa rate avait explosée, que ses côtes avaient été enfoncées, que son tibia gauche avait été brisé et que son cerveau saignait. C’est ce qui l’a tué. Le 13 avril. Il y a deux ans. Il me semble que ça fait des décennies. Doucement, j’oublie son visage, j’oublie le son de sa voix, j’oublie son odeur. Il me manque terriblement. »

Pourquoi était-il incarcéré ?

« Une erreur. Une malheureuse erreur »

Silence.

« Elle a dit qu’il l’avait violé, qu’il l’avait abusé. Et ils l’ont cru. »

Comment vous sentez vous par rapport à ELLE ?

« Je lui en ai longtemps voulu. Je la détestais car elle était responsable de son incarcération. Bien plus ensuite car elle était responsable de sa mort. ELLE me l’a enlevé. Aujourd’hui, je vais mieux. Je sais comment avancer. »

Comment comptez-vous avancer ?

« Droit. Tout droit… »

*

Toujours allongée dans ce noir.

Toujours ce goût âcre dans la gorge.

Toujours cette odeur d’urine.

Toujours cette sensation de lourdeur dans les membres.

Toujours ces vertiges.

Toujours cette tachycardie.

Toujours cette perfusion.

Toujours ce froid.

Toujours ces liens.

Toujours cette peur.

Encore tranchée à vif.

*

*

Elga attrapa son appareil photo et sorti de chez elle. Elle avait du travail. Elle avait reçu une commande. Elle était payée par des marques pour mettre en valeur des lieux ou des objets sur ses clichés. Les marques s’en servait pour alimenter leur page web, les réseaux sociaux ou leurs tutoriels. Elle aimait ce nouveau métier qui lui permettait désormais d’allier confort de vie et passion.

Du temps où elle était vendeuse pour une marque de prêt à porter, elle avait du mal à se lever le matin pour aller bosser. Ses journées lui paraissaient longues. Elle voyait sa vie défilée sans en profiter. Vladio lui disait souvent « On ne fait pas toujours ce que l’on veut dans la vie. Travaille. Gagne ta vie. On verra ensuite… »

Ensuite… Ensuite, il est mort. Il l’a laissé. Abandonnée. Seule.

Alors, elle a arrêté. Arrêté de sourire. De respirer à plein poumon. De travailler. De vivre.

Elle restait des journées entières seule chez elle, en pyjama, parfois nue, à se remémorer et à pleurer. Se souvenir de LUI. De cet être au côté duquel elle avait grandi. Cet être avec qui elle avait tout partagé. Ses humeurs. Ses friandises. Ses jouets. Ses coups de cœur. Ses coups de gueule. Ses premières cigarettes… TOUT. Jusqu’à l’utérus de leur mère.

A force d’essayer de se rappeler, elle avait oublié. Elle avait oublié la couleur exacte de ses yeux, la forme des rides aux coins de ses yeux, le son de sa voix quand il mentait… Elle oubliait et ça la rendait folle.

*

C’est à cette période déplorable de sa vie que Gustave y est rentré. Elle avait recommencé à s’intéresser à la photographie, passion de jeunesse qu’elle avait mise de côté à la fin du lycée, par manque de temps, par manque d’envie. Elle s’était mise à photographier des portraits dans l’espoir d’y retrouver les traits de sa moitié perdue. Elle reconnaissait parfois Vladio dans une ligne de visage, dans une intensité de regard ou dans une mimique.

Un matin, un jour quelconque, dans un parc quelconque, alors qu’elle tentait de shooter en toute discrétion un couple de vieux amoureux qui se promenaient. Il l’avait abordée. Il lui avait demandé quel matériel elle utilisait. Lui aussi était passionné de photographie. Il était photographe de mode à ses heures perdues et il la trouvait magnifique. Il était plus vieux, peut-être dans les 50 ans mais elle s’en fichait. Il était beau. Il paraissait calme, attentionné et exalté de leur rencontre.

Il l’invita à prendre un café. Elle accepta. Plus tard, il l’invita à un diner. Elle accepta. Il lui fit la cours dans les règles de l’art. Elle se laissa guider. Un jour, il l’invita dans son lit. Elle accepta. Peu de temps après, il lui proposa, au cours de la même journée, d’accepter les clés de son appartement et d’accepter de devenir sa femme.

Elle accepta…

Ils n’avaient pas d’enfant. Lui voulait en avoir. « A son âge, c’était maintenant ou jamais », disait-il. Elle s’en moquait. Elle voulait simplement qu’il soit heureux. Si un enfant pouvait le combler, elle lui donnerait, pour le remercier. Ils avaient essayé sans succès jusqu’à présent. Ils essaieraient encore. Elle tenait à lui faire ce cadeau.

*

Son job du jour : sublimer une exposition d’art contemporain. Cette commande lui avait été passée par la mairie d’une ville voisine. Après avoir pas mal déambulé et avoir pris plusieurs clichés, elle s’assit sur un petit banc devant le vieux musée qui abritait toutes ces toiles et sculptures. Elle profitait d’un rayon de soleil qui lui caressait le visage en repensant à sa vie. Au décès de son frère. A son deuil. A sa rencontre avec Gustave. A cet enfant qu’il espérait.

Elle comprit que ces cauchemars récurrents, envahissants et effrayants, n’étaient pas de simples rêves. Ils étaient une part d’elle-même. Une partie à laquelle elle devait s’intéresser pour s’accomplir et pour avancer dans sa vie.

Mais quelle part ?

Celle du châtiment, de la punition, de la vengeance.

Ce fut une décision mûrement réfléchit. Elle devait venger son frère. Elle devait tuer celle qui les avait séparés.

Alors que jusqu’à présent l’idée du crime parfait lui avait seulement effleuré l’esprit, elle y réfléchit avec beaucoup d’attention et de concentration.

Elle pensa qu’elle ne pourrait sûrement pas réaliser un « tel coup » toute seule et décida d’en informer le second homme de sa vie, Gustave. Elle le ferait ce soir…

Contre toute attente, elle passa une excellente journée. Libérée du poids d’une décision à prendre, pensa-t-elle. Elle eut l’idée saugrenue de préparer un repas aux petits oignons au cours duquel elle annoncerait la nouvelle à son mari. Son plat préféré : des spaghettis burrata. Elle était mauvaise cuisinière mais elle réussissait très bien ce plat en particulier. Elle s’était souvent entraîné…

*

Une lumière intense l’aveuglait. La douleur était toujours présente. Elle se répandait à chaque cellule de son corps. Du flou. Des papillons. Un homme. Cet homme qu’elle connaissait. Un visage familier mais lointain. Calme et serein. Elle avait confiance. C’était une bonne nouvelle. Il allait l’aider à s’échapper. Puis du noir. Un tremblement de terre. Elle était ensevelie. Une masse horrible sur les épaules. Des os fracturés. Il avait disparu. Il reviendrait. Elle l’espérait…

*

« Sacré mal de crâne. Un verre d’eau. Ses pilules. »

Epuisée, elle était tombée de fatigue. Le cauchemar de cette après-midi était différent des autres. Jamais Gustave n’avait fait partie de ses hallucinations. Son inconscient y incorporait, à présent, des éléments de sa vie réelle. C’était de plus en plus perturbant. Réelle et irréelle fusionneraient-ils jusqu’à ce qu’elle ait accomplit son plan ?

Gustave rentra tard du travail. Il était infirmier dans le service des urgences d’un petit hôpital rural. Il avait l’air exténué. Elle hésita. Lorsqu’ils furent installés à table, elle se lança. Elle expliqua ses peurs, ses douleurs, ses regrets, ses rancœurs. Elle étala ses espoirs, ses envies, ses projets. Elle insista sur la nécessité de mettre un terme à toute cette histoire. Sa nécessité. Elle parla sans arrêt pendant ce qui lui parut être des heures. Mais elle devait le convaincre. Seule elle n’y arriverait pas.

Il se tût. Gustave appréciait le repas. Il n’avait pas été surpris par les propos tenus par se femme. Il la connaissait par cœur et savait que ce moment arriverait. Il avait, simplement, attendu qu’elle soit prête. Ce jour était arrivé. Il lui avait promis assistance et c’était le moment de lui montrer de quoi il était capable pour elle.

Un plan. Il leur fallait un plan …

*

Pour avoir, parfois, épié sa proie, Elga savait qu’Elle travaillait comme serveuse dans un de ces cafés branchés à l’américaine, rue de la république. Elle savait, aussi, qu’Elle finissait son service tard le soir, vers 23h le vendredi, et qu’Elle rentrait rarement seule. Souvent accompagnée d’un nouveau badaud.

Ils convinrent, donc, d’attendre le vendredi suivant. Gustave se présenterait au café vers 21h30. Il tenterait de la séduire avec son charme ravageur et sa posture. Ils supposèrent qu’Elle lui proposerait rapidement de la raccompagner, ce qu’il ferait. Ils supposèrent qu’Elle l’inviterait à boire un dernier verre, ce qu’il ferait. Ils supposèrent que la soirée se prolongerait et qu’Elle s’endormirait à ses côtés. Gustave aurait emprunté de l’éther et une seringue de chlorure de potassium à son travail. Il l’endormirait, d’abord, avec un linge imbibé d’éther puis il appellerait Elga afin qu’elle puisse injecter elle-même la solution mortelle. L’injection intraveineuse d’une solution excessive de chlorure de potassium provoquerait un arrêt cardiaque. Gustave le savait bien. Ils avaient convenu qu’Elle ne devait pas souffrir. Ils quitteraient ensuite son appartement et s’envoleraient en Argentine, la destination de leur voyage de noce, où ils couleraient des jours heureux. Bon plan…

*

Toujours allongée dans ce noir.

Toujours ce goût âcre dans la gorge.

Toujours cette odeur d’urine.

Toujours cette sensation de lourdeur dans les membres.

Toujours ces vertiges.

Toujours cette tachycardie.

Toujours cette perfusion.

Toujours ce froid.

Toujours ces liens.

Toujours cette peur.

Encore tranchée à vif.

*

L’attente était insoutenable. Envie irrépressible d’en finir. Promesse de liberté.

Le jour J leur plan se déroula sans encombre. Exactement comme prévu. A 23h46, Elga qui attendait fébrilement dans la ruelle au pied de l’immeuble, reçu l’appel de Gustave. Tout était en ordre, elle pouvait monter et s’accomplir.

Lorsqu’ Elga fut en possession de la seringue, elle l’approcha avec délicatesse des veines du pli du coude de sa victime, maintenues sous tension par un garrot mis en place par son cher et tendre. Elle jubilait. Elle eut une hésitation et voulu vérifier son identité. Elle la dévisagea, la reconnut mais demanda à Gustave de chercher une pièce d’identité. Un passeport russe. C’était bien Elle. Apaisée, elle enfonça doucement l’aiguille au travers de la peau jusqu’à la veine saillante en aspirant légèrement comme lui avait expliqué Gustave. Un retour de sang dans la seringue, elle pouvait injecter son poison.

*

Soudain, elle eut un mouvement de recul. Elle retira l’aiguille du bras de la belle endormie. C’était trop facile. Vladio avait tellement souffert. Elle allait souffrir aussi…

Elga alla jusqu’à la cuisine. Elle revint avec un petit couteau d’office, le seul qu’elle avait trouvé mais la taille ne comptait pas. Seule sa détermination comptait. Gustave ne s’interposa pas, il voulait en finir avec cette histoire, prêt à prendre tous les risques. Un léger rictus au coin des lèvres, il ressentait une réelle excitation.

Elga commença à entailler superficiellement la peau pâle de sa prisonnière. Le ventre, les cuisses, les bras, le visage. La tête lui tournait. La victime ne bougeait pas. Une brûlure âcre dans la gorge. Elle voulait lui faire mal. Des hallucinations. Elle voulait qu’Elle se réveille et qu’Elle la voit, qu’elle se sente désespérée, impuissante comme s’était senti Vladio. Un essaim de réel et d’irréel. Elle trancha ses veines profondément aux poignets et aux chevilles. Gustave la fixait mais il avait l’air différent. Il murmurait. Il était loin à présent. Elle planta sa pointe à plusieurs reprises dans son abdomen, elle espérait ne pas toucher d’organe vital. Pas encore. Gustave, mon amour, que dis-tu ? Je ne t’entends pas. Elle n’avait pas encore pardonné. Madame, je suis le docteur Gustani. Vous m’entendez ? Elle devait payer. Elle s’acharna sur le corps. Elle se sentait libérée. Je vous suis depuis 2 ans maintenant. Elle se sentait sauvé. Elle décida de mettre un terme à ce baptême du sang. Dans un vertige, elle approcha sa lame de la gorge de sa proie et, dans un dernier effort, trancha sa carotide. Il y a eu une complication au cours de votre électro convulsivothérapie… Elle s’effondra.

Le froid. Le noir. Puis, plus rien…

*

Une ambiance pesante plombait le service de neuropsychiatrie de l’hôpital ce matin. Les complications de l’électro convulsivothérapie étaient connues mais rares. La perte d’une patiente dans ce contexte était un drame et avait affecté le personnel soignant et les autres patients qui s’étaient attachés à la jeune femme. Le Dr Gustani avait passé une mauvaise nuit. Des cauchemars. Il avait tant donné pour aider sa patiente. Il y avait consacré tellement d’heures et avait partagé avec tellement de son histoire, de son passé et de ses sentiments. Il devait encore rédiger le compte rendu d’hospitalisation. Une barre en plein milieu du front, il traînait des pieds…

« Sacré mal de crâne. Un verre d’eau. Ses pilules. »

*

*

*

 

 

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